La liberté du sacrement Droit canonique et mariage des esclaves dans le Brésil colonial
Dados Bibliográficos
AUTOR(ES) | |
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ANO | 2010 |
TIPO | Artigo |
PERIÓDICO | Annales. Histoire, Sciences Sociales |
ISSN | 0395-2649 |
E-ISSN | 1953-8146 |
EDITORA | Cambridge University Press |
DOI | 10.1017/s0395264900037471 |
ADICIONADO EM | 2025-08-18 |
MD5 |
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Resumo
RésuméÀ partir d'une pétition d'esclaves africains envoyée de Bahia en 1708, demandant au pape l'excommunication de leurs maîtres qui refusent de les laisser se marier, cet article s'intéresse à la question du mariage légitime des esclaves dans le Brésil colonial et se concentre sur l'aspect juridique et donc sur le droit canonique qui régit le mariage dans le monde portugais. La question est fondamentale pour l'étude des sociétés esclavagistes, car elle montre l'ambiguïté du statut de l'esclave commeres humanaet se situe à la frontière de la souveraineté domestique et de la reconnaissance de la personne de l'esclave. L'Église coloniale du Brésil a fait de la défense du mariage des esclaves une priorité. Elle obtient une bulle pontificale sur le sujet en 1585 et réaffirme, au début du XVIIIesiècle, la théorie classique du mariage des esclaves qui repose sur la liberté du sacrement. Elle se contente cependant de condamner moralement les maîtres et refuse tout rôle émancipateur au mariage. L'enjeu pour l'Église est d'affirmer qu'un ordre chrétien est possible dans une société esclavagiste, ce qui d'une certaine manière conforte les bases idéologiques de cette société où les esclaves représentent la moitié de la population. Comment les esclaves chrétiens ont-ils pu s'approprier l'idée forte de liberté du sacrement et comment le mariage légitime peut-il entrer dans leurs stratégies pour plus d'autonomie et de dignité au sein du carcan de l'esclavage?