La chaire et le canon. Les intellectuels, la politique et l'Université aux États-Unis
Dados Bibliográficos
AUTOR(ES) | |
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ANO | 1993 |
TIPO | Artigo |
PERIÓDICO | Annales. Histoire, Sciences Sociales |
ISSN | 0395-2649 |
E-ISSN | 1953-8146 |
EDITORA | Cambridge University Press |
DOI | 10.3406/ahess.1993.279133 |
ADICIONADO EM | 2025-08-18 |
Resumo
Avec l'irruption dans le langage commun du terme political correctness, la polémique anti-universitaire a trouvé aux États-Unis un second souffle. Dans son best-seller de 1987, le philosophe Allan Bloom avait déjà dénoncé l'emprise du relativisme intellectuel (et moral) sur les universités. Le pamphlet de Roger Kimball sur les ' radicaux de la chaire '2, qui incriminait en 1990 la politisation des universitaires, ne paraît guère y ajouter : tout au plus Jacques Derrida remplace-t-il Nietzsche et Heidegger dans le rôle de corrupteur de la jeunesse ; et la menace ne semble plus cette fois venir du relativisme, mais au contraire du dogmatisme académique. Mais l'essentiel du changement réside ailleurs : il s'agit désormais des humanités, plus que de l'humanisme ; et l'on est passé d'une apologie abstraite des valeurs occidentales à une défense pragmatique du canon, corpus d'œuvres consacrées par la tradition.Le tir n'est donc plus concentré sur la philosophie de l'Université, mais sur sa politique.