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Resumo

■ Hubert Cukrowicz : Le prix du beau Comment, en l'absence de toute cotation et d'un marché structuré, les peintres amateurs fixent-ils le prix des œuvres qu'ils mettent en vente ? À partir d'une trentaine d'entretiens menés dans l'agglomération lilloise et d'une estimation des prix pratiqués lors d'expositions publiques nous avons tenté de mettre au jour, au-delà des justifications explicites des artistes, les déterminants de la mise à prix des tableaux d'amateurs. Nous avons ainsi discerné l'influence sur le montant des prix de l'idée qui prévaut dans le public des peintres locaux mais aussi chez les artistes eux-mêmes de la somme maximum qui peut être accordée au superflu et au luxe, qu'il s'agisse d'objets artistiques ou de décoration. La gamme des prix proposés est aussi un indicateur des représentations que les artistes amateurs se font de leur pratique mise en rapport avec celle des professionnels. Si ces derniers se réfèrent à l'histoire de l'art pour chercher à transformer les codes picturaux, les amateurs veulent, avant tout, reproduire la beauté qu'ils perçoivent dans la nature. Le prix qu'ils affichent ne renvoie pas alors à la - gratification financière d'un acte créatif: garanti par une culture mais à un coût de production qui inclut les matières utilisées, le temps de conception et de fabrication du tableau, la mobilisation d'une qualification. Ainsi, les mises à prix des tableaux sont-elles sous l'emprise de deux effets : celui des conceptions du juste prix du beau émanant du public des peintres amateurs et celui des représentations que les artistes ont de leurs pratiques picturales. .

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