Des refuges pour victimes de traite aux usines
Dados Bibliográficos
AUTOR(ES) | |
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AFILIAÇÃO(ÕES) | Université Paris Cité, Institut Humanités, Sciences et Sociétés (IHSS), Bâtiment Olympe de Gouges, Place Paul Ricoeur, 75013 PARIS |
ANO | Não informado |
TIPO | Artigo |
PERIÓDICO | Anthropologie et Sociétés |
ISSN | 0702-8997 |
E-ISSN | 1703-7921 |
EDITORA | Consortium Erudit |
DOI | 10.7202/1105529ar |
ADICIONADO EM | 2025-08-18 |
Resumo
Dans les programmes de lutte contre la traite humaine comme dans les discussions académiques, la question de l'exploitation du travail est souvent éclipsée par celle de l'exploitation sexuelle et du mouvement migratoire. À partir d'une étude menée au Laos, l'article défend l'idée selon laquelle le secteur anti-traite ne se limite pas à la production de discours et de politiques passant sous silence l'exploitation du travail (non sexuel), mais y contribue par le biais des programmes de réhabilitation pour victimes de traite. L'ethnographie de refuges pour victimes de traite permet d'affirmer que ce secteur alimente activement les circuits de recrutement de travailleuses peu rémunérées sur un marché du travail mondialisé. Les partenariats établis tant pour sécuriser ses financements que pour démontrer la réussite de ses programmes d'empowerment contribuent à la stabilisation d'une main-d'oeuvre prolétaire féminisée dans le secteur de la production de précision. Questionnant la singularité des programmes de réinsertion d'anciennes victimes de traite vers des ateliers d'usine au regard des politiques internationales de réintégration d'anciennes victimes de traite, l'article montre que le secteur anti-traite contribue à une division internationale du travail sociosexuée.