L'activité médico-légale comme outil et objet du processus mémoriel au Guatemala
Dados Bibliográficos
AUTOR(ES) | |
---|---|
AFILIAÇÃO(ÕES) | Université de Strasbourg, Faculté des sciences sociales, Institut d’ethnologie, 22, rue René Descartes, BP 80010, 67084 Strasbourg Cedex, France |
ANO | 2024 |
TIPO | Artigo |
PERIÓDICO | Anthropologie et Sociétés |
ISSN | 0702-8997 |
E-ISSN | 1703-7921 |
EDITORA | Publisher 15320 |
DOI | 10.7202/1117432ar |
ADICIONADO EM | 2025-08-18 |
Resumo
Cet article étudie les modalités de traitement des restes humains des victimes du conflit armé produits par l'activité médico-légale au Guatemala depuis les années 1990 et la manière dont ils ont été mobilisés dans le processus de mémorialisation de la violence politique passée. Ces restes humains sont ceux de populations civiles, majoritairement autochtones, victimes d'une politique de terreur instaurée par les gouvernements militaires dans les années 1975-1983. Après le retour à la paix, la réticence persistante des institutions nationales va conduire les acteurs de la société civile à assumer seuls la prise en charge funéraire et mémorielle des restes exhumés. Leur collaboration avec les anthropologues médico-légaux, qui se poursuit depuis une trentaine d'années, a vu l'intégration toujours plus forte de la pratique médico-légale au processus mémoriel. D'abord mobilisée pour mettre au jour des traces matérielles de la violence, endossant par la suite un rôle actif dans les processus de requalification et la prise en charge funéraire des morts exhumés, la pratique de l'exhumation est finalement elle-même intégrée dans les éléments mémorialisés.