Disparitions forcées et mémoires contestées
Dados Bibliográficos
AUTOR(ES) | |
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AFILIAÇÃO(ÕES) | Université de Genève, Faculté des Sciences de la société, Département de géographie et environnement, Université de Genève, 66, boulevard Carl-Vogt, CH-1205 Genève, Suisse |
ANO | 2024 |
TIPO | Artigo |
PERIÓDICO | Anthropologie et Sociétés |
ISSN | 0702-8997 |
E-ISSN | 1703-7921 |
EDITORA | Publisher 15320 |
DOI | 10.7202/1117433ar |
ADICIONADO EM | 2025-08-18 |
Resumo
Située dans la périphérie de Medellín, une fosse commune est considérée comme l'une des plus grandes jamais découverte en milieu urbain. Communément nommé ' l'Escombrera ', ce site était utilisé pour dissimuler les corps de personnes assassinées par les différents groupes armés contrôlant les quartiers populaires de la deuxième ville de Colombie. Cet article examine les discours et les pratiques d'acteurs liées à ces disparitions forcées. Il se penche sur les enjeux sociaux et symboliques mis en jeu par la recherche des corps, ainsi que sur les incertitudes et les contestations liées à la gestion du site. Si le fait que l'Escombrera dissimule de nombreux disparus n'est maintenant plus contesté, les débats se focalisent sur leur nombre (estimés entre 300 et 500), leur identité, ainsi que sur la responsabilité de ces disparitions. Ce lieu traumatique génère en effet de nombreux conflits de mémoire, entre les défenseurs des droits de la personne, les proches des disparus, les pouvoirs publics et les anciens paramilitaires, dont bon nombre ont intégré les structures criminelles qui dominent cette zone disputée.