Robes colorées et cornes déformées
Dados Bibliográficos
AUTOR(ES) | |
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ANO | Não informado |
TIPO | Artigo |
PERIÓDICO | Anthropologie et Sociétés |
ISSN | 0702-8997 |
E-ISSN | 1703-7921 |
EDITORA | Consortium Erudit |
DOI | 10.7202/015485ar |
ADICIONADO EM | 2025-08-18 |
MD5 |
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Resumo
RÉSUMÉ Robes colorées et cornes déformées. Les pasteurs est-africains et leurs bœufs de parade Chez nombre d'ethnies agropastorales du sud du Soudan, dont les Nuer et Dinka. tout jeune homme s'identifiait à un ' bœuf de parade '. Le phénomène a intrigué divers ethnologues qui l'ont vu. avant tout, comme un aspect d'un système culturel déterminé. L'approche comparative a le mérite de faire ressortir les composantes, pour ainsi dire, transculturelles du phénomène. Par exemple, on choisissait un animal en fonction de la couleur de sa robe. La couleur était un levier si puissant de différenciation sociale que l'ensemble des hommes d'une communauté reproduisait la palette complète des couleurs bovines. En neutralisant le dispositif d'agression d'un bovin par ailleurs déjà castré, la déformation des cornes venait élargir l'écart entre le bœuf et le taureau, agressif et reproducteur. Comme ils se consacraient, pour l'essentiel, à l'élevage et à la guerre, les jeunes hommes étaient aux femmes ce que les bœufs étaient aux vaches. Le bœuf favori était le plus magnifique des bovins en raison notamment des soins auxquels il avait droit. En chantant ses louanges, son maître célébrait en vérité sa propre jeunesse, sa force physique et sa personnalité. Tous les bœufs favoris faisaient les frais de festins dont les guerriers sortaient aussi majestueux que des bœufs de parade. Evans-Pritchard s'expliquait mal ces agapes, lui qui insistait sur le rôle quasi sacré du bétail. Ces festins profanes n'en jettent pas moins un nouvel éclairage sur les rites sacrificiels, eux aussi exclusivement masculins, des hommes mariés. Mots clés : Hazel. bœuf, virilité, pastoralisme. systèmes symboliques. Afrique de l'Est